Bientôt, la traque à la somnolence du conducteur

Somnoler ou conduire : il faut choisir ! Cela pourrait être le prochain slogan utilisé pour les campagnes de la prévention routière.

C’était en tout cas l’objet de la réunion qui a eu lieu hier, le 6 octobre, entre Madame Michèle Merlini, Déléguée Interministérielle à la sécurité routière, et l’Asfa, l’Association des Sociétés Françaises d’Autoroutes.

Hypovigilance sanctionnée ?

C’est l’Asfa, l’Association des Sociétés Françaises d’Autoroute, représentée par son vice-président Pierre Coppey, qui est à l’initiative de cette rencontre. Ce dernier a déclaré au journal Le Figaro du 6 octobre 2010 : « on veut que toute personne roulant en état d’hypovigilance soit sanctionnée ». Il s’appuie, pour justifier cette demande, sur les chiffres de 2009 : une mort sur trois sur autoroute est due à un assoupissement, soit 50 décès sur 151.

Parmi les mesures demandées par l’Afsa pour tenter de réduire le nombre d’accidents directement liés à la somnolence et qui concerne les entreprises : l’application des temps de repos obligatoires pour les conducteurs de poids lourd de plus de 3,5 T soit étendue aux utilitaires de mois de 3,5T.

Régulateurs à double tranchants ?

Par ailleurs l’Asfa, fort de son expérience en matières d’accidents autoroutiers, soulève un problème plus général. En effet l’association « s’interroge » sur le risque de somnolence engendrée par l’usage des régulateurs (limitateur) de vitesse. Cet équipement s’est généralisé depuis le durcissement de la législation en matière de dépassement des vitesses autorisées. Il permet à chacun d’optimiser ses temps de trajet, notamment autoroutier, tout en en se protégeant d’éventuels dépassement de vitesse.

Cet équipement a permis pour les utilisateurs d’automobile et de véhicule d’entreprise de préserver, au fil des kilomètres « d’entreprises » parcourus, leur capital de point nécessaire à la continuité de leur activité et l’exécution de leur contrat de travail lorsqu’ils sont salariés. Pour les mêmes raisons, les gestionnaires de parc, dans un souci de protection des utilisateurs de la flotte automobile d’entreprise, ont pris le parti d’intégrer d’office cet équipement dans leur car policy.

Mais voilà, il semblerait que de rester à une même vitesse  à bord d’automobiles modernes, très silencieuses et confortables, en endorme plus d’un ! Faut il alors s’interroger, non pas sur un équipement, mais sur la politique et la réglementation routière. Nos amis allemands qui peuvent moduler et varier leur allure grâce à de nombreuses portions autoroutières sans limitation de vitesse ont, faut-il encore le rappeler sans passer pour des illuminés, moins de morts sur leurs autoroutes que sur celles de  France… il semblerait qu’ils aient moins souvent recours au régulateur-limitateur de vitesse !